Décennale, responsabilités et risques à maîtriser
Les ombrières photovoltaïques de parking sont devenues un levier majeur de développement du solaire en France, notamment sous l’effet de la loi APER.
Mais derrière leur apparente simplicité se cache une complexité assurantielle élevée, souvent mal anticipée par les entreprises du bâtiment et les maîtres d’ouvrage.
L’assurance des ombrières photovoltaïques nécessite une analyse spécifique, à la croisée du gros œuvre, de la structure métallique et de la production d’énergie.
Qu’est-ce qu’une ombrière photovoltaïque au sens de l’assurance
Une ombrière photovoltaïque est une structure porteuse indépendante, installée sur un parking extérieur, intégrant :
- des fondations,
- une charpente (souvent métallique),
- des modules photovoltaïques,
- parfois des équipements complémentaires (IRVE, éclairage, réseaux).
Contrairement à une simple installation photovoltaïque, l’ombrière constitue un ouvrage à part entière, exposé à des risques multiples.
Pourquoi l’assurance des ombrières photovoltaïques est un enjeu critique
Un sinistre sur une ombrière peut entraîner :
- l’impossibilité d’utiliser le parking (impropriété à destination),
- des dommages matériels importants sur les véhicules,
- des risques corporels pour le public,
- des pertes d’exploitation pour le maître d’ouvrage,
- la mise en cause de plusieurs entreprises simultanément.
Ces conséquences expliquent la vigilance accrue des assureurs sur ce type de projet.
Ombrière photovoltaïque et assurance décennale : ce qu’il faut savoir
Le principe de responsabilité décennale
La responsabilité décennale s’applique dès lors qu’un ouvrage :
- compromet la solidité,
- ou rend l’ouvrage impropre à sa destination.
Même si les ouvrages de production d’énergie ne sont pas toujours soumis à une obligation légale de décennale, l’ombrière photovoltaïque est fréquemment considérée comme relevant de la décennale, car :
- elle accueille du public,
- elle conditionne l’usage du parking,
- elle repose sur des éléments structurels (fondations, charpente).
Cas fréquents de mise en jeu de la décennale
La décennale est généralement exigée lorsque :
- l’ombrière est implantée sur un parking recevant du public,
- un effondrement ou un défaut structurel empêche le stationnement,
- un sinistre rend le parking dangereux ou inutilisable,
- le projet est financé ou soumis à un appel d’offres public.
Dans les faits, l’absence de décennale adaptée entraîne très souvent un refus d’assurance ou un blocage du projet.
Quels métiers sont concernés par l’assurance ombrière photovoltaïque
Un projet d’ombrière implique plusieurs corps d’état, tous exposés à des responsabilités spécifiques.
Métiers de structure et de gros œuvre
- Maçon (fondations, massifs, longrines)
- Terrassier (terrassement, plateformes)
- Démolition (préparation du site)
- Paysagiste (VRD, aménagements)
Ces métiers participent directement à la solidité de l’ouvrage et sont fortement exposés à la responsabilité décennale.
Métiers techniques et de conception
- Charpentier
- Bureau technique
- Électricien
Ils interviennent sur des éléments structurants ou fonctionnels pouvant rendre l’ouvrage impropre à sa destination.
Ombrière photovoltaïque : un risque technique élevé pour les assureurs
Les assureurs analysent notamment :
- les charges climatiques (vent, neige),
- la conformité aux Eurocodes,
- la qualité des études de sol,
- la nature des fondations,
- le type de structure métallique,
- la puissance installée,
- la présence de techniques non courantes.
Les projets innovants ou insuffisamment justifiés sont souvent exclus par défaut des contrats standards.
Techniques courantes et non courantes : un point déterminant
Techniques courantes
- structures éprouvées,
- procédés bénéficiant d’évaluations techniques,
- solutions standardisées.
Elles facilitent l’acceptation du risque par les assureurs.
Techniques non courantes
- structures atypiques,
- innovations sans retour d’expérience,
- procédés sans évaluation technique.
Dans ce cas, une validation écrite de l’assureur est indispensable avant le démarrage des travaux.
Quelles assurances prévoir pour une ombrière photovoltaïque
Assurance responsabilité civile professionnelle
Indispensable pour couvrir :
- les dommages aux tiers,
- les véhicules stationnés,
- les préjudices corporels.
Assurance décennale adaptée à l’ombrière
Elle doit couvrir explicitement :
- fondations,
- structure porteuse,
- éléments contribuant à la solidité et à l’usage du parking.
La mention claire de l’activité « ombrière photovoltaïque » est essentielle.
Assurance dommages aux existants
Recommandée pour les parkings existants ou en rénovation, afin de couvrir les dommages causés aux infrastructures déjà en place.
Assurance équipements et pertes d’exploitation
Souvent souscrite par le maître d’ouvrage :
- modules photovoltaïques,
- onduleurs,
- perte de production,
- sinistres climatiques ou incendie.
Pourquoi faire appel à un courtier spécialisé en ombrières photovoltaïques
L’assurance des ombrières photovoltaïques ne peut pas être traitée comme une activité standard.
Un courtier spécialisé permet :
- d’analyser précisément le périmètre des travaux,
- de qualifier juridiquement l’ouvrage,
- d’anticiper les refus de garantie,
- de sécuriser la déclaration d’activité,
- de négocier l’acceptation du risque auprès des assureurs.
C’est un levier déterminant pour la faisabilité et la pérennité du projet.
Conclusion : sécuriser durablement un projet d’ombrière photovoltaïque
L’ombrière photovoltaïque est un ouvrage à fort enjeu assurantiel. Une couverture inadaptée expose les entreprises à des risques financiers majeurs et peut compromettre l’ensemble du projet.
Une approche spécialisée, rigoureuse et anticipée permet :
- de protéger les intervenants,
- de sécuriser les maîtres d’ouvrage,
- et d’assurer la viabilité du projet sur le long terme.
Questions fréquentes sur l’assurance des ombrières photovoltaïques
Dans de nombreux cas, oui. Une ombrière est souvent considérée comme un ouvrage à part entière, notamment lorsqu’elle accueille du public ou conditionne l’usage du parking. La responsabilité décennale est alors fréquemment engagée.
Les principaux risques sont l’effondrement de la structure, les dommages aux véhicules, les blessures corporelles, les pertes d’exploitation et l’impropriété à destination du parking.
Les métiers de gros œuvre, de structure, d’électricité et de conception sont directement concernés. Maçons, terrassiers, charpentiers, bureaux techniques et électriciens doivent disposer d’une assurance adaptée.
Oui, lorsque le projet présente des techniques non courantes, une absence d’étude de sol ou une déclaration d’activité imprécise. L’accompagnement par un courtier spécialisé réduit fortement ce risque.
Non. Une ombrière photovoltaïque cumule des risques structurels, électriques et d’exploitation. Une assurance spécifique est nécessaire pour sécuriser le projet.
